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Épicentre. Périphérie. Une projection performée

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Une projection performée par Marie-Hélène Lafon et Claire Angelini à partir de leur livre Ecrire serait l’épicentre du monde et du film L’année où le temps est sorti de ses gonds (inédit).

La séance à Bibracte reviendra sur la genèse et la fabrication de ces deux travaux à quatre mains en lien avec l’archéologie par le biais de cette attention textuelle, graphique et filmique au territoire, aux détails des choses, aux replis de l’histoire dans des paysages vastes ou minuscules…

Une forme inédite de présentation d’œuvre littéraire graphique et filmique est proposée au spectateur sous les espèces d’une lecture-performée des deux autrices, scandée d’extraits, dessinés et filmés, pour un moment unique.

Dans le livre Écrire serait l'épicentre du jour de Marie-Hélène Lafon et Claire Angelini (2019) il s’agit de la rencontre entre le texte inédit d'une écrivaine au plus près des choses et des moments de la campagne, et une série de dessins originaux par une artiste plasticienne qui est aussi cinéaste. Le dispositif initial est posé : à quatre mains. L'une dessine, l'autre écrit. Les deux ensembles se nouent via l'articulation souterraine de l'Histoire, qui, le soir du 14 juillet 2016 à Nice, a traversé les deux femmes chacune de leur côté.

Pour dessiner un ensemble qui puisse rencontrer le texte, il faut reprendre sa situation de travail, dans le Cantal, en Auvergne, une maison, de la campagne, de la paysannerie vivace, des histoires, l'histoire. En écho à cela, le Jura, la maison d'une famille paysanne et ouvrière hantée de restes et de traces et Nice, autre maison et lieu d'enfance.

Marie-Hélène Lafon note par le menu, dans un vrai-faux journal en treize fragments, les moments d'un été dans une campagne dans la Nièvre. Un motif par fragment et une poignée de motifs, un panier d'osier, un hélicoptère, des chaises-longues, un paysan-maçon, un blaireau, un mot, surgis jour après jour de l'inépuisable réel. Les étés débordent, les vies débordent, sont mêlées, emmêlées. Les coutures étriquées de l'autobiographie craquent.

Claire Angelini saisit dans neuf dessins des morceaux de ce même été dans une campagne frontalière du Jura, proposant une vision graphique, entre observation et interprétation. A partir de moments visuels choisis au sein de ce monde campagnard et familier, il s'agit de composer une proposition graphique, organique relevant à la fois de l'observation et de l'interprétation. Il ne s'agit donc pas d'un commentaire d'écrivain sur une série dessinée. Et pas plus, d'une illustration par le dessin d'un texte existant.

Quelques temps plus tard, un film réalisé en situation de confinement fait suite à ce premier dialogue, L’année où le temps est sorti de ses gonds. Nous sommes en 2020 et tandis que l’une filme Paris déserté, l’autre lui envoie des lettres depuis son haut pays du Cantal. C’est, une fois encore, un vrai-faux dialogue et un vrai-faux journal. Tandis que le monde s’arrête, les deux voix se nouent l’une à l’autre.

L’amitié fait monde.

Marie-Hélène Lafon est professeure agrégée et écrivaine française. Elle est lauréate de nombreux prix littéraires dont le prix Goncourt de la nouvelle en 2016 et le prix Renaudot en 2020. Son œuvre est en partie consacrée au Cantal dont elle est originaire.

Claire Angelini explore par l'installation, le cinéma, la photographie et le dessin, les relations politiques entre l'art et l'histoire.