actualite - 05 septembre 2019

Bulliot, Bibracte et moi

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Contribuer aux côtés des archéologues à la transcription numérique des carnets de fouille du savant Bulliot, voilà le défi lancé aux visiteurs du musée de Bibracte lors des Journées Européennes du Patrimoine. Cette expérience inédite autour des écrits du découvreur de l’oppidum leur donnera l’opportunité de découvrir sous un angle nouveau le site archéologique.

Relire Bulliot pour découvrir Bibracte

Samedi 21 septembre, les partenaires du projet « Bulliot, Bibracte et moi », à savoir le musée de Bibracte, le laboratoire Archéorient à Lyon, le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie Joseph Déchelette de Roanne, la Société éduenne des lettres, sciences et arts d’Autun, entrainent le public sur les pas de Jacques-Gabriel Bulliot (1817-1902).

En 1856, le savant situe pour la première fois la capitale éduenne au sommet du Mont-Beuvray et pendant 28 ans, le premier fouilleur de l’oppidum consigne méticuleusement ses observations et ses découvertes dans une série de 10 carnets. Sur 800 pages, il décrit avec précision ses résultats sous forme de textes, de croquis de terrain ou encore de plans. Ces manuscrits conservés au Musée Déchelette de Roanne donnent à comprendre sa méthodologie et constituent aujourd’hui encore une source d’information incontournable pour les archéologues du 21e siècle.

 

Un challenge pour les Journées du Patrimoine

La numérisation des carnets vient d’être achevée par le musée de Bibracte, reste maintenant à les transcrire pour les rendre accessibles à tous, amateurs comme chercheurs. La transcription achevée, chacun s’appropriera les résultats de cette formidable aventure scientifique et humaine : apprécier les travaux de Bulliot dans l’une des domus, retracer le parcours d’un aïeul engagé sur l’un des chantiers…

Pour réaliser ce long travail de transcription, le projet « Bulliot, Bibracte et moi » a vu le jour et l’aide de tous est maintenant la bienvenue. Cette journée de rencontre au musée de Bibracte sera l’occasion de découvrir le contenu de ces carnets mais aussi de venir s’essayer à leur transcription, c'est-à-dire leur réécriture sur support papier ou numérique. Pour cela, nul besoin d’être un apprenti archéologue ou un fin connaisseur de la graphie de Bulliot ! Des ateliers animés par les partenaires du projet permettront aux visiteurs, adultes et enfants, d’utiliser des applications de transcription automatique ou bien de décoder les fameux carnets de façon plus traditionnelle, à l’aide d’une feuille et d’un crayon.

Et pourquoi ne pas profiter de ces dernières journées d’été pour prendre la direction de l’oppidum et marcher sur les pas du savant ? Archéologue fin connaisseur des carnets, Jean-Paul Guillaumet racontera Bulliot et ses méthodes de recherche très performantes pour son époque, tant pour la fouille que pour l’enregistrement des données.

 

Un projet scientifique et participatif

Cette rencontre entre les animateurs du projet et le grand public est une première étape dans la construction de « Bulliot, Bibracte et moi ». Dans les mois à venir, d’autres rendez-vous organisés par les différents partenaires suivront. En effet, cette initiative inédite de transcription d’archives archéologiques s’inscrit dans la démarche des sciences participatives permettant une construction conjointe du projet entre chercheurs et amateurs. Ce dispositif innovant de recherche est aujourd’hui rendu possible par le potentiel offert par les outils numériques, qui permettent d’engager une large communauté autour d’un projet participatif.

 

« Bulliot, Bibracte et moi », un Service Numérique Innovant collaboratif

La transcription d’un corpus manuscrit, plus de 800 pages pour les carnets Bulliot, représente un très long travail pour le chercheur, la lecture et la transposition sur un nouveau support se faisant mot-à-mot. Aujourd’hui les nouvelles technologies et en particulier l’Intelligence Artificielle (IA), offrent de nouvelles solutions pour automatiser cette transcription. Pour autant, l’intervention humaine est encore déterminante et ne peut être totalement remplacée par la machine. C’est dans cet esprit que le projet « Bulliot, Bibracte et moi » a été imaginé. En mobilisant les compétences d’une communauté de passionnés et en s’adjoignant ceux de l’IA, les carnets Bulliot seront rapidement transcrits et diffusés.

Ce programme collaboratif a été  retenu en juin 2019 avec quatorze autres appels à projets « Services numériques innovants » porté par le ministère de la Culture. Il se développera sur 12 mois. Il s’inscrit dans le projet pluriannuel Bibracte numérique destiné à développer l’usage des outils numériques dans la chaîne opératoire de l’archéologie, projet qui bénéficie notamment de soutiens financiers de la part de la Région Bourgogne-Franche-Comté et du Fonds européen de Développement régional.