actualite - 24 février 2017

De Bibracte à Ouagadougou

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Les autorités du Burkina Faso ont choisi pour date la veille de l’ouverture du FESPACO, le fameux festival du cinéma africain, pour inaugurer l’exposition Un âge du fer africain.

Retour en arrière de quelques mois : depuis 2013, Bibracte accompagne les autorités du Burkina Faso dans leur projet de mise en valeur du patrimoine archéologique lié à métallurgie ancienne, avec notamment l’ambition d’inscrire plusieurs sites sur la liste du patrimoine mondial, cet accompagnement ayant été initié dans le cadre des actions internationales du Réseau des Grands Sites de France. C’est à ce titre qu’on a produit en 2016 l’exposition Un âge du fer africain, qui a été proposée d’avril à novembre au public du musée de Bibracte, avant de l’envoyer par container en Afrique où, confiée au musée national du Burkina Faso, elle doit faire un parcours en plusieurs étapes : à Ouagadougou d’abord, puis à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, et ensuite dans d’autres capitales d’Afrique de l’Ouest, notamment Abidjan. On ne s’étendra pas sur les péripéties de ce transfert, l’essentiel étant que l’exposition soit arrivée à bon port à temps pour être installée avec le concours d’un technicien de Bibracte qui s’était déplacé pour montrer à ses collègues tous les détails du déballage et du remballage du matériel, aussi volumineux (24 m3) que diversifié :  10 vitrines, 5 maquettes, 16 panneaux, 5 audiovisuels et une reconstitution du sol archéologique du site de Korsimoro.

L’exposition est également l’occasion de mettre en avant le savoir-faire des forgerons d’aujourd’hui, avec des démonstrations qui s’échelonneront sur toute la durée de l’exposition, principalement à destination du public scolaire, qui ne manque pas dans une ville en pleine croissance d’environ 2,5 millions d’habitants…

Le même séjour a permis à Vincent Guichard, directeur général de Bibracte, de découvrir, sous la conduite de Lassina Simporé, archéologue à l‘université de Ouagadougou, un site archéologique où sont préservés trois anciens fourneaux (datables des XVe-XVIe siècles par leur forme). Ces vestiges, également accompagnés d’anciennes galeries d’extraction du minerai de fer, ont aussi la particularité extraordinaire de se trouver sur le territoire d’une communauté de forgerons encore très active aujourd’hui, et conservant un mode de fonctionnement socio-économique traditionnel : production d’outillage léger destiné au marché local par les hommes (notamment les fameuses daba, houes à manche court qui sont l’outil quasi-unique des cultivateurs) et de poterie utilitaire par les femmes, le tout à 150 km seulement de la capitale.

Rappelons enfin que, pour cette coopération, Bibracte bénéficie de soutiens spécifiques du ministère des Affaires étrangères et de la région de Bourgogne-Franche-Comté. Le programme d’actions reste riche pour les mois à venir. Il commence par l’accueil de deux collègues burkinabè lors du séminaire international de formation des gestionnaires de sites patrimoniaux que Bibracte en avril.