actualite - 08 janvier 2018

Double retour en Afrique pour Bibracte

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Un séminaire international sur la mise en valeur du patrimoine du fer au Togo

 

Dans les années 1990 a émergé le projet soutenu par l’UNESCO de promouvoir, sous le nom de Routes du fer, la longue histoire de la métallurgie du fer en Afrique de l’Ouest. Dans cette perspective, les autorités du Burkina Faso ont initié dès 1996 le projet d’inscrire un ensemble de sites archéologiques représentatifs de la longue histoire du fer en Afrique sur la liste du patrimoine mondial. Elles ont sollicité en 2013 des partenaires français pour les accompagner dans cette démarche, à savoir le Réseau des Grands Sites de France et Bibracte.

Il s’en était notamment suivi deux séminaires internationaux sur le sujet, le premier en juin 2013 sur le Grand Site de France du Canigó, le second en 2014 dans la ville de Kaya (Burkina Faso), tous les deux coordonnés par le Réseau des Grands Sites de France au titre de ses activités internationales.

Le nouveau séminaire tenu du 16 au 19 décembre 2017 se proposait de tirer profit de l’intérêt suscité par le même sujet au Togo, autour du programme de recherche archéologique conduit en pays bassar, pour créer une synergie sur ce sujet entre le Togo et le Burkina Faso, et plus largement à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. Il était coorganisé par les autorités togolaises et l’ambassade de France avec l’appui de Caroline Robion-Brunner, archéologue au CNRS (laboratoire TRACES, Toulouse), et Vincent Guichard (au double titre de Bibracte et de RGSF).

L’atelier a réuni une cinquantaine d’acteurs issus d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Togo), d’Europe (France, Suisse) et des Etats-Unis, incluant chercheurs, gestionnaires du patrimoine, représentants des collectivités et de la société civile. Il a fait alterner visites de sites (le matin) et séances de travail en salle.

Il avait plus précisément pour objectifs :
- la découverte du patrimoine du fer de la région de Bassar et l’évaluation collégiale des besoins en matière de conservation et de mise en valeur,
- la présentation et la mise en débat des initiatives déjà engagées au Burkina Faso,
- l’évaluation collégiale de la possibilité d’élargir à l’international le projet d’inscription sur la liste du patrimoine mondial, en donnant plus d’ambition au projet déjà initié au Burkina Faso.

Ces objectifs, pleinement atteints, se soldent notamment par une déclaration qui affirme la volonté commune des participants d’élargir le projet d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

 

Un stage de formation pour des forgerons au Burkina Faso

 

Bibracte accompagne de diverses manières les autorités du Burkina Faso dans leur projet de promotion du patrimoine du fer. On se souvient que cette coopération s’est notamment concrétisée par l’exposition Un âge du fer africain, montrée au musée de Bibracte en 2016 puis au musée national de Ouagadougou en 2017 (et probablement à Abidjan et Bobo Dioulasso dans les mois à venir). Depuis lors, l’action de Bibracte se poursuit avec différents partenaires, dans le cadre d’un « projet de coopération décentralisée » soutenu financièrement par le ministère des Affaires étrangères et la région de Bourgogne-Franche-Comté.

Ainsi, du 4 au 8 décembre, Dominique Lacoste, responsable des collections et de la conservation préventive à Bibracte (également expert dans le travail du fer et des métaux en général) a animé un stage d’un genre particulier dans la ville de Kaya (Burkina Faso). Organisé en concertation avec l’association Passaté qui s’efforce de promouvoir les traditions du fer au Burkina Faso, il s’agissait de former des forgerons au recyclage du fer par une technique traditionnelle de soudure à chaud appelée « grappage », qui était autrefois connue par certaines communautés de forgerons africains. Demi-succès du point de vue technique, en raison de difficultés imprévues (un deuxième forgeron français qui devait être de la partie, Régis Aranda, s’étant vu voler son passeport quelques jours avant le départ) mais enthousiasme réel de part de la douzaine d’artisans qui ont participé à l’exercice. En marge du stage, Dominique a également effectué des tests de consolidation d’anciens fourneaux à fer.