Le carnyx est un instrument de musique celtique à caractère guerrier qui contribuait à effrayer l’ennemi (on le comprend fort bien en lisant Astérix chez les Belges). Or, cette trompe de guerre emblématique terminée par une tête d’animal avec la gueule grande ouverte est un objet qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Eloïse Vial, archéologue responsable de la médiation scientifique et culturelle vous propose une enquête entre fiction et hypothèse, projection imaginaire et scientifique. Le carnyx qui vous sera présenté est une restitution réalisée en 1996, lors de l’ouverture du musée de Bibracte. C’est une hypothèse en trois dimensions réalisée d’après deux éléments de carnyx (l’un découvert à Mandeure, en Franche-Comté en 1883 et l’autre à Deskford, Ecosse en 1816), une plaque du Chaudron de Gundestrup découvert dans une tourbière du Danemark, les images monétaires gauloises et enfin l’iconographie romaine qui représente les vaincus, (Arc d’Orange, colonne Trajane).
Il y a fort à parier que les Gaulois, à la veillée, se racontaient des histoires comme la chasse d’Ulysse, celle de Calydon ou encore les travaux d’Hercule. Mais nous ne pouvons que l’imaginer, car ils ne nous ont pas laissé de récits écrits comparables à l’Odyssée. C’est pourquoi l’archéologie protohistorique revient toujours à l’objet et à son contexte.