Le secteur du Parc aux Chevaux
Exploration de la frange sud-ouest de la terrasse PC 14
Du 9 mai au 4 juin.
Université de Franche-Comté et université de Bourgogne.
Un nouveau projet de fouille a été lancé en 2021 avec l’objectif de poursuivre l’étude du développement urbain de ce secteur, en s’appuyant sur les données anciennes, les fouilles récentes et les mesures géophysiques qui ont livré de nouveaux indices d’aménagements contemporains et antérieurs à la construction de PC14 et PC15. Au vu de ces enjeux, l’attention est notamment focalisée sur l’exploration de l’extrémité sud-ouest de PC14, afin de tenter de caractériser l’organisation et l’évolution de l’habitat et du réseau de voirie.
Les résultats de la première campagne attestent une longue séquence d’occupation. La phase la plus récente correspond à l’installation de la terrasse PC14 dont les vestiges n’ont pas encore permis de comprendre la configuration spatiale au sud. À une phase immédiatement antérieure se rattache une maison à fondations maçonnées d’un type semblable à plusieurs bâtiments repérés sur le flanc du Theurot de la Roche et dont l’existence avait été révélée grâce aux prospections géophysiques. Cette maison est installée sur les vestiges d’un habitat à ossature en bois – caractérisé par des structures fossoyées de type cellier, trous de poteaux et tranchées de fondation accueillant des poutres sablières basses – similaires à ceux qui caractérisent le secteur nord-est de la plateforme.
La domus PC2
Du 12 juillet au 19 août.
Chantier-école de Bibracte
Tout comme sa voisine PC1 mais de dimensions moindres, il s’agit d’une vaste demeure construite à la mode romaine vers le changement d’ère ou peu avant. D’une superficie d’environ 1100 m2, elle est composée d’un bâtiment principal formant un carré auquel est accolée une extension de forme trapézoïdale dans sa partie orientale.
L’objectif du chantier-école, qui depuis 2016 accueille des jeunes de 14 à 17 ans, consiste à fouiller la domus de manière extensive. En parallèle des problématiques scientifiques, le chantier met l’accent sur l’aspect pédagogique : acquisition des techniques de fouille, apprentissage de la prise de notes, initiation au tri et à l’étude du mobilier issu des fouilles, etc.
La campagne 2022 vise à achever l’exploration de la portion orientale de la domus qui longe la voie la séparant de PC1. Ici, les fouilles de la cour trapézoïdale et des pièces attenantes ont livré plusieurs indices d’une stratigraphie profonde. Les traces d’un bâtiment en bois, détruit avant la construction de la domus, semblent être en lien avec une cave à ossature bois d’un type bien connu à Bibracte, à la Pâture du Couvent notamment, et dont la fouille constitue la priorité de la campagne.
Découvrez le journal de bord des participants au chantier école.
Le secteur des grandes portes
La tranchée dans le rempart interne et le bastion sud
Du 13 juin au 29 juillet.
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et laboratoire ArScan
Située sur le versant sud-ouest du mont Beuvray, au débouché de l’avenue centrale en provenance de la Porte du Rebout, cette porte est également localisée au point de rencontre des deux remparts, construits successivement à la fin du 2e et au 1er siècle avant notre ère. Cette connexion offre aux archéologues l’opportunité d’étudier les aménagements des deux états de la porte fortifiée et des tronçons de remparts non perturbés par les fouilles du 19e siècle.
Ce chantier a commencé en 2019 avec la réalisation d’une coupe à travers l’ensemble du dispositif de la fortification intérieure, à quelques dizaines de mètres au sud-est de la porte. Les fouilles de cette tranchée ont montré que le rempart est construit avec la technique du murus gallicus. Haut de 3 m et large de presque 8 m, il se compose d’un parement de blocs de pierre grossièrement équarris, situé en avant d’un blocage de pierres armé d’un système de poutrage. L’analyse de la distribution des clous, découverts pour la plupart à l’aplomb du parement, suggère la présence de longrines horizontales intégrées à la façade du mur en pierre. L’ensemble du système défensif a également été précisé. En aval du murus gallicus : un glacis formant escarpe, une terrasse avancée et peut-être un talus (arasé) formant contrescarpe. En amont, un replat formant un espace de circulation précède une pente rectifiée sur une douzaine de mètres. Ce glacis, que l’on peut suivre sur toute la longueur de la fortification de l’oppidum, est vierge de toute construction, ce qui montre sa fonction défensive, venant renforcer celle du murus gallicus.
La campagne 2022 vise à achever la fouille de la tranchée, notamment par l’exploration complète de l’emprise du murus gallicus afin de terminer les relevés stratigraphiques et de caractériser les aménagements qui ont servi à modeler le gradin d’installation de l’ouvrage sur toute sa largeur. Il est également prévu d’achever le décapage du glacis supérieur, de la petite terrasse atteinte à l’extrémité nord de la tranchée en 2021 jusqu’au murus gallicus, afin d’en observer la jonction. Il s’agit également d’effectuer des sondages manuels dans le bastion sud afin de collecter des informations importantes au préalable de l’ouverture d’une tranchée de grande ampleur en 2023.
La Terrasse du Petit Bois
Du 1er au 29 juillet. Université Babeş Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie)
Cette terrasse construite de main d’homme est localisée à l’intérieur de l’oppidum, à environ 80 mètres des Grandes Portes. Compte tenu de sa position dominante dans l’axe de la porte, il est possible qu’elle ait joué un rôle dans le dispositif défensif de ce secteur.
Après des prospections géophysiques en 2018 qui ont révélé de possibles structures enfouies, un chantier a été ouvert en 2021 afin de mieux caractériser ces indices et comprendre l’articulation entre l’esplanade et la voie urbaine issue de la porte. Deux états d’occupation ont pu être distingués, dont le plus récent est en lien avec le fonctionnement de l’esplanade. Dans les deux cas, l’occupation se traduit par des sols pavés de tessons d’amphores et quelques structures en creux, dont un fossé profond d’environ 0,7 m. Bien que sa datation soit encore incertaine, ce fossé participe vraisemblablement à l’organisation des espaces à l’intérieur de ce secteur.
La campagne 2022 a pour objectif la poursuite de l’exploration des niveaux d’occupation antérieurs à la terrasse. L’élargissement vers l’ouest du sondage de 2021 permettra notamment de préciser l’orientation du fossé et de vérifier l’existence d’autres structures qui pourraient se rattacher à la présence d’une voie située dans l’axe des Grandes Portes. L’étude du mobilier devra également permettre de définir un terminus post quem pour l’aménagement de la terrasse et d’établir la chronostratigraphie du secteur.
Le secteur de la Chaume
Du 26 juillet au 30 août. Université Masaryk de Brno et université Charles de Prague (République Tchèque)
Située au sud-est de l’oppidum, la ligne de crête qui se déploie de la Terrasse au Porrey en passant par la Chaume reste un secteur dont la fonction n’est pas certaine, en raison du peu de traces de constructions mises au jour.
En 2017, un sondage, aujourd’hui comblé, au nord de la chapelle Saint-Martin a révélé un fossé, large de 4 m et profond de 2 m, datant du 1er siècle avant notre ère et faisant partie des aménagements de l’oppidum.
De 2018 à 2021, des sondage puis des fouilles à l’intersection entre le fossé et la voie longeant à l’ouest l’enclos du temple gallo-romain qui a précédé la chapelle ont mis au jour deux type de vestiges :
- Plusieurs bâtiments construits sur poteaux ou en pans-de-bois, datés entre le 13e et le 17e siècle, qui témoignent de l’importante occupation médiévale et moderne de la Chaume, sans doute en relation avec les foires du Beuvray.
- La surface de la voie antique liée au temple gallo-romain sous les vestiges de ces édifices tardifs. Bordée sur son côté aval par un mur de terrasse en pierre, édifié probablement dans un second temps, la voie recouvre les niveaux de comblement du fossé, qui, lors de son aménagement, avait ainsi déjà perdu sa fonction originelle.
La campagne 2022, qui clôt le programme de recherche dans ce secteur, vise à repérer d’éventuelles phases d’occupation antérieures à la construction de la voie au nord du fossé et à vérifier l’existence d’un deuxième fossé plus petit, qui avait été détecté à une distance de 2,5 m au nord du premier lors du sondage de 2017.
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